Avec ses petites bosses, la pomme de terre n’a l’air de rien. Elle a pourtant fini par imposer sa marque dans la politique française après avoir été longtemps méprisée.

Arrivée du Pérou en France vers 1620, via les conquistadors espagnols, on l’accuse alors de transmettre la lèpre : sa culture est interdite. Mais, reconnue pour ses qualités nutritives au moment des famines de la fin du XVIIIe siècle, les autorités encouragent sa consommation : c’est une façon de nourrir les Français à faible coût. La pomme de terre commence alors sa carrière politique.

La pomme de terre n’a pas encore bonne réputation sous Louis XVI. L’agronome Parmentier se charge alors d’en faire la promotion. Il usera pour cela d’un stratagème qui deviendra célèbre.  Légende ou pas, l’histoire mérite d’être connue.

Parmentier fait garder, de jour, un champ de pommes de terre par des gendarmes lourdement armés, comme s’il s’agissait d’un légume précieux. La ruse de l’agronome fonctionne. Les villageois s’empressent d’aller voler les pommes de terre la nuit, quand la garde est levée. Séduits, ils l’auraient ensuite adoptée comme élément de base de leur alimentation bien « française »  

La pomme de terre, arme politique encore, au XXe siècle : quand la France dit NON à l’intervention militaire en Irak en 2003, le propriétaire d’un restaurant de Caroline du Nord décide, par patriotisme, de changer le nom de ses frites, appelées aux États-Unis « french fries » en « freedom fries ».

Le ressentiment anti-français aux États-Unis, exprimé par la pomme de terre, fit beaucoup parler. Mais l’action symbolique tourna vite au ridicule : les Américains semblaient ignorer que la frite est belge et non française !

Aller plus loin

• En France, la pomme de terre est le premier légume consommé, avec 27,5 kg par personne et par an. Mais saviez vous que le plat préféré des français est… le couscous ? Retrouver les habitudes de la France à table ce reportage de France info et avec ces statistiques

• … » Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent, l’Europe (…) qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie… » Ces quelques mots, très célèbres, ont marqué la diplomatie internationale au moment de l’intervention américaine en Irak en 2003. Le discours à l’ONU de Dominique de Villepin, est un moment fort de la politique étrangère de la France. Retrouver le contexte du du Non à la guerre de la France dans cette vidéo d’Arte.

Vidéo

Une recette pour manger ensemble malgré des différences religieuses, les interdits alimentaires ? La laïcité !